Un poil d’utopie et de folie, beaucoup de courage et d’espoir, je vous présente une famille d’aventuriers pas comme les autres.

Greg de Nomads Road répond à mes questions.

Peux-tu présenter toute la famille ?

La famille est composée de 2 adultes et deux enfants.

  • Anastasia la petite dernière qui a fêté ses 13 ans en Janvier et qui se passionne pour le jeu et les recettes de cuisine, elle a pour objectif de récupérer quelques recettes de chaque pays et de les partager avec les autres par l’intermédiaire de son blog.
  • Natasha l’ainée est en pleine adolescente et a fêté ses 15 ans en févier entre Bali et Lombok, elle est passionné depuis toute petite par le dessin et s’’est rapidement orienté vers le manga, comme sa sœur elle partage ses dessins et son carnet de voyage manga par l’intermédiaire de son blog.
  • Magali mon épouse s’occupe du suivi de la scolarité des filles mais aussi de l’administration, elle dans notre équipe la rapporteuse de nos aventures à travers son blog en le tenant à jour le mieux que l’on puisse. Elle est aussi l’élément temporisateur de notre famille en temporisant nos véhémences et en gardant les pieds sur terre.
  • Et il y a moi, Greg, instigateur du projet, nomade dans l’âme qui aimerait que les frontières ne soit que des traits sur une carte mais qui n’empêcherait quiconque d’aller et venir à son gré pour profiter des rencontres et des cultures qui existent à travers ce monde en décomposition. Lorsque nous avions notre véhicule, j’avais plus de tâche qu’aujourd’hui pour son entretien. Je m’occupe aussi de la partie technique du site, j’avais au départ le projet de tenir à jour le blog en anglais mais j’ai vite été pris de court, je me contente donc aujourd’hui d’écrire quelques coups de gueule. Je m’occupe aussi des prises photographiques tandis que Mag fait les vidéos.

 

Vous êtes partis pour un tour du monde par la route en 6 à 10 ans avec le projet de visiter 100 pays sur les 6 continents. Quel est la genèse de ce grand départ ?

Il y a 7 ans de ça, nous étions en France dans un petit appartement dans la banlieue Lyonnaise, la vie y était morose malgré nos boulots sympas, et des violences ont éclatés, les alertes à la bombe se sont intensifiées, rendant tous les jours encore plus difficiles, nous avons donc décidé de partir en Australie, un pays dont nous avons toujours rêvé. 6 mois pratiquement jour pour jour après avoir pris la décision, nous sommes partis de l’autre côté de la terre, Down Under comme on dit ! Nous y sommes restés 1 an et avons visité toute la côte Est en bouclant par le Centre Rouge. A la fin de notre visa l’idée du tour du monde a commencé à germer ! Nous sommes partis pour 3 mois en Nouvelle-Zélande et là le boulot nous est tombé dessus, résultat nous y sommes restés 2 ans. Ce fut une super période, toute la famille était contente. Et la crise est arrivée, le business où je bossais à fermé rendant mon visa de travail caduc. Là l’idée du tour du monde s’est renforcée mais nous nous ne sentions pas encore prêts. Nous sommes donc partis en Calédonie pour 3 ans, les deux premières années furent très dures malgré le cadre de vie idyllique mais le coût de la vie étant trop haut, nous avons décidé de nous jeter, et pendant la dernière année nous avons bossé à fond sur notre tour du monde. Nous ne voulions pas faire un tour du monde en un an comme la plupart avec 12 destinations et 12 billets d’avion car déjà nous n’avions pas les moyens et surtout ce n’est pas du tout notre façon de voyager. Au départ nous étions partis pour 6 ans 6 continents, ça sonnait bien mais c’était utopique de réaliser notre itinéraire en si peu de temps, donc nous avons réorienté notre projet sur 6 à 10 ans (2 ans par continents) ce qui ne veut pas dire que nous ne ferons pas plus ou moins… le temps nous le dira J

Peux-tu nous en dire plus sur votre itinéraire prévu et l’interaction possible des lecteurs ?

L’itinéraire est assez simple, il se trouve sur notre site, il traverse environ 100 pays mais il est modifiable à volonté. Il passe sur les 6 continents, il a été prévu des pays qui étaient en guerre ou qui le sont encore, mais que nous espérons en paix  lors de notre passage, sinon nous réorienterons notre tour. Il est aussi modifiable par l’action des internautes qui visitent notre site, d’où le titre de premier tour du monde interactif, car chacun peut proposer un lieu à visiter, que ce soit pour son intérêt touristique, culturel ou humanitaire. Si ce point se révèle intéressant et qu’un grand nombre d’internautes le plébiscite, nous dévierons notre tour et après sa visite nous laisserons un résumé sur ce lieu accompagné de photos  sur la fiche laissé par l’internaute.

 

Dans quelles conditions voyagez-vous ? Quel est votre quotidien ?

Nous avions commencé avec un véhicule que nous avions acheté en Australie et que j’avais entièrement réaménagé pour qu’il soit utilisable partout où nous irons, malheureusement ces modifications nous ont couté plus cher que nous pensions. De plus le tour d’Australie dans le Nord et l’Ouest du pays a asséché nos finances.

Le manque de capital et l’absence de sponsors sur lesquels nous comptions un peu, nous a décidé  à abandonner notre véhicule temporairement en Australie chez une amie rencontrée lors du second tour, d’investir dans un équipement pour la randonnée et le voyage autonome et partir à pied pour faire l’Asie du Sud-Est. Nous venons juste de boucler le premier mois en Indonésie et nous nous dirigeons maintenant vers la Malaisie.

 

Comment financez-vous votre voyage ? Avez-vous trouvé des sponsors ?

Comme précisé plus haut nous n’avons pas encore trouvé de sponsors et ce n’est pas faute de chercher, le problème c’est que nous ne sommes pas en France et que nous sommes partis de la Nouvelle-Calédonie, donc difficile de les rencontrer et de les démarcher directement. Nous n’avons personne en France qui veut bien s’en occuper, nous nous contentons donc d’E-mail et d’envois de dossiers. Malheureusement nous n’avons pas encore touché la ou les bonnes personnes. Le financement s’est donc fait grâce à nos économies qui ont fondu comme neige au soleil. Il va vraiment falloir qu‘on trouve un sponsor ou un moyen de financement pour pouvoir continuer.

 

Comment se passe la scolarité des filles ?

Les filles suivent les cours du CNED avec le calendrier de l’hémisphère sud pour ne pas perdre de temps sur leur scolarité. Tant que nous étions en voiture elles privilégiaient les déplacements pour travailler, l’arrière du véhicule étant aménagé pour ça. Mais maintenant avec des déplacements à pied, nous devons tout réorganiser car c’est un autre mode de vie.  Leur année scolaire va bientôt reprendre, et il va falloir que l’on avise, quitte à faire des pauses assez longue dans chaque pays pour leur permettre de se consacrer à leurs études.

Quels ont été vos coups de cœur et vos plus belles rencontres en 2012 ?

Notre coup de cœur fut pour le Cape York et le Cape Leveque, deux parties peu  accessibles de l’Australie et où notre véhicule, nommé LÔÔNGIN, s’en est très bien sorti malgré quelques casses dues à l’état des routes. C’était du pur Off-Road !

Notre plus belle rencontre fut avec Giselle, une amie voyageuse rencontrée à Hells Gate, sur une route où peu de voitures  s’aventurent. C’est une personne exceptionnelle qui nous a permis de rentrer en contact avec un grand nombre d’autochtones de toutes ethnies. Même à distance elle nous a aidés en nous envoyant vers ses amies les plus proches, nous permettant ainsi de faire d’autres rencontres exceptionnelles. C’est elle aussi qui jusqu’à la fin nous a soutenu lors de la réorientation de notre tour du monde et qui s’est proposée de garder et d’entretenir notre véhicule tant que nous ne pourrons pas le récupérer.

 

Avez-vous déjà eu quelques galères ou déceptions ?

Des galères souvent, surtout lorsque LÔÔNGIN tombait en panne :  dans ces grandes contrées désertiques c’est toujours la poisse de tomber en carafe. Des déceptions, nous en avons eu aussi, lorsque des personnes nous envoyaient vers des lieux demandant des détours de plusieurs centaines de kilomètres qu’ils pensaient exceptionnels  et qui étaient des fois banals, mais je dirais que c’est la juste conséquence de notre tour du monde interactif. Nous sommes aussi, la plupart du temps, déçus lorsque l’on retourne une seconde fois au même endroit. Ça nous est arrivé en Australie quand nous sommes retournés en 2012 dans un lieu qui nous avait plu en 2006.

Y-a-t-il des produits français qui vous manquent ?

Des produits français qui nous manquent, nous dirions la nourriture en général. Mais plus particulièrement le fromage et le pain, surtout le pain ! Il y en avait marre du pain de mie et maintenant que nous sommes en Asie, c’est encore pire, plus un gramme de fromage ni de pain pour minimum deux ans.

 

Quels conseils donneriez-vous à des futurs voyageurs au long cours ?

Trouvez des sponsors avant de partir ! Je rigole, je leur dirais avant tout : Allez-y ! Foncez ! Le voyage et les rencontres, il n’y a que ça de vrai ! L’homme au lieu de se sédentariser, devrait retourner à l’état de nomade ! Il y aurait moins de monde sur terre, le capitalisme n’existerait  pas, la pollution serait réduite, les terres seraient encore fertiles, et la surproduction et la surpêche ne seraient plus un problème. Devenons nomade et réduisons notre consommation inutile, il n’y a pas besoin de grand-chose pour vivre heureux !

On peut vous suivre sur le blog  nomadsroad.com.

Oui c’est ça, mais on peut aussi y proposer un lieu, y faire un don, on ne sait jamais si vous adhérez à nos idées et à notre action. On peut aussi devenir fan de notre page Facebook et recevoir les news de nos aventures mise à jour régulièrement par Mag.

 

Je rajoute juste une petite chose qui est une des plus importantes et dont nous n’avons pas parlé, notre action « Eau Propre » qui est au centre de nos décision et pour laquelle nous avons créé l’association à but non lucratif « Nomads Road » Nous apportons avec nous un système de purification d’eau par les UV gratuite et facile de mise en œuvre aux populations à risque sanitaire et se trouvant dans des lieux reculés où l’action des grandes ONG, concentrées sur les lieux de grands regroupements de population, n’est peu ou pas présente. Cette méthode est reconnue et est surtout utilisée lors des catastrophes humanitaires.  Mais l’accès à l’eau potable est une catastrophe majeure de tous les jours dans la plupart des pays que nous traverserons et espérons leur apporter un moyen simple et gratuit pour purifier leur eau, en leur montrant tout simplement.

Cet article a 6 commentaires

  1. Petitgris

    Le mot aventure prend tout son sens quand on lit leur périple ! Une entreprise à risques mais tellement enrichissante sur le plan découvertes et le plan humain ! Bonne continuation à eux ! Belle journée bises

  2. Encore une fois je suis en admiration devant des familles qui voyagent comme ça … je ne pourrais pas … et pourtant j’adore voyager mais là c’est carrément l’aventure au quotidien … superbe post !

  3. Je trouve cela super de pouvoir voyager en famille même si parfois ça ne doit pas être facile tous les jours. En tout cas moi ça me fait rêver!

  4. Quel parcours et quel experience pour les enfants ! Ca me fait rêver mais je crois que je n’en suis pas capable ….

  5. Nath'

    Génial ! J’ai du mal à croire que cette belle initiative, avec l’action « eau propre », ne trouve pas de sponsors !

  6. fabienne

    Bonjour,
    Bravo pour votre projet !
    Nous avons pour l’an prochain , un projet de tour du monde avec en famille avec nos deux enfants, don’t un ado qui fera sa 3eme par le cned. Je voudrais savoir combine de temps par jour vous consacrez aux etudes, et si cela vous laisse le temps de visiter ….

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