Un tour du monde ou un voyage au long cours, c’est intense, c’est vivre en accéléré pendant plusieurs mois, faire de multiples rencontres enrichissantes, découvrir des façons de vivre très différentes, voir des paysages magnifiques, faire des expériences marquantes… On ne change pas vraiment mais notre vision du monde évolue.

Après plusieurs mois de liberté, de nomadisme comment se passe la reprise de la vie quotidienne ? Comment vit-on ce retour ?

D’après ma propre expérience, mais aussi celle de nombreux voyageurs au long cours, j’ai l’impression qu’on est nombreux à ressentir plus ou moins la même chose.

  • Une première phase de grande joie : On est heureux de retrouver nos amis, notre famille. La période des retrouvailles est assez euphorique. Et quel bonheur de retrouver son confort matériel : son lit douillet, sa salle de bain, sa cuisine, son frigo…. de ne plus avoir à faire et défaire son sac, le porter…On est heureux de pouvoir changer de vêtements (marre des quelques tenues qu’on a lavées et remis sans cesse), de se pouponner…. On peut manger du fromage, de la charcuterie… Plus de problème de compréhension, de traduction… ici tout le monde parle français.
  • Une seconde phase où on est très rapidement rattrapé par la réalité  : On doit retourner travailler. On doit effectuer toutes les tâches quotidiennes qu’on avait presque oubliées : les courses, la cuisine, le ménage, le repassage, sortir les poubelles…. Et si on rentre en hiver et qu’on a passé quelques mois au soleil, on a froid (c’était notre cas et on a eu froid pendant au moins deux semaines). On s’étonne que la vie coûte si chère en France, que les magasins ferment si tôt, que les français râlent et que l’ambiance générale soit si pessimiste et désabusée… Le train-train reprend ses droits si vite qu’on a l’étrange impression qu’on a vécu un rêve, que ce voyage n’était pas réel. Bizarre sensation ! Rien n’a changé pendant notre absence et nos habitudes reviennent vite et le stress avec même si on  garde un peu plus de recul face aux petits tracas de l’existence. On prolonge un peu notre voyage en montrant nos photos, en racontant des anecdotes… Mais c’est certainement lassant pour nos amis, nos collègues, notre famille. Ils sont contents de savoir qu’on a préféré tel pays, moins aimé tel autre… mais ils ont leur vie, leurs préoccupations et ne vont pas nous interroger ou nous écouter pendant des semaines.
  • Troisième phase : on se tourne vers nos amis voyageurs et on cherche un autre projet. Incompris, on recherche la compagnie de grands voyageurs, on reprend contact avec nos rencontres de voyage… On a envie de repartir. On classe nos souvenirs pour tourner une page. On doit construire la prochaine étape de notre existence. Certains changent d’orientation professionnelle, d’autres déménagent (certains au bout du monde), ou repartent sur la route et la majorité continue sa vie, des souvenirs plein la tête …

On peut aussi créer un blog pour partager ses expériences de voyage !

Et vous, comment avez-vous vécu ce retour ?

Cet article a 15 commentaires

  1. Nelly LELLU

    Que de vérités dans cet article Sylvie !!!
    Moi, j’ai ressenti la même chose et il y a aussi la réadaptation des enfants au quotidien. Les nôtres ont eu du mal durant les premières semaines d’école de ne plus voir Papa et Maman tous les jours et toute la journée.
    Les relations avec les petits copains ne sont pas simple non plus : c’est revenir à la sociabilisation par l’école…
    On s’occupe aussi moins d’eux quand on reprend nos vies et ce changement est dur pour eux aussi…
    Ils ne l’expriment pas comme ça mais on voit des coups de blues, des moments de rebellion, de mauvaise humeur…
    Sur le moment, on ne met pas ça sur le retour du voyage mais après un peu de recul, on analyse… et puis, les autres parents ont souvent plus ou moins vécu les mêmes choses…
    Moi je dirai qu’il faut à peu près 6 mois pour s’en remettre… et atterrir…

  2. admin

    Merci pour ton commentaire Nelly.
    Tout dépend de l’âge des enfants, je pense. Les nôtres, adolescents de 13 et 16 ans, étaient plutôt contents de retrouver le collège et le lycée, et de ne plus être 24h/24 avec leurs parents. Ils ont repris un rythme scolaire très facilement.
    Mais un an plus tard, comme nous, ils ont des envies de voyages !

  3. Je ne suis pas encore partie mais c’est vrai que le retour m’inquiète … pour nous une chose est sûre on va emménager dans un autre endroit car on quitte tout pour le TDM!

    Julie

  4. Sylvie

    Chaque chose en son temps !

  5. Sylvie

    Quelle énergie Carmen Maria Véga !! Ca donne la pêche !
    J’attends tes commentaires sur cet article dans quelques semaines… Bon retour !

  6. Très bonne idée ce blog !
    Nous partons en Aout avec nos 3 enfants pour un joli TDM d’un an.
    Le retour fait partie intégrante du voyage, c’est vrai qu’il vaut mieux s’y préparer et on en parle de temps en temps.
    Et puis aprés tout, rien n’est définitif, on peut aussi se dire qu’une fois rentrés on pourra commencer à préparer un autre voyage !
    C’est pas génial ça ?

  7. Sylvie

    Un TDM c’est génial, il n’y a pas de doute !!! Et votre itinéraire est super… Venez raconter vos préparatifs sur le coin des voyageurs !

  8. 2 mois plus tard, nous sommes là en France depuis le 22 mars.
    Alors voilà que lorsqu’on rentre d’un tour du monde d’un an, on rentre à date anniversaire. Et pour nous (les adultes) ce n’est pas tout à fait comme pour les enfants. Très contents de retrouver nos proches (amis, famille), nous avons déjà très envie de repartir, revoir, un an plus tard ce que nous avons déjà rencontré sur la route. Envie de revoir notre famille sénégalaise… et cette curieuse impression que chaque jour deviendra une date anniversaire donnant envie de revoir quelqu’un.
    Le seul confort vraiment salutaire que nous apprécions est le lit (l nôtre) et la salle de bain propre, très propre. Pour le reste nous ressentons une sensation de trop de tout (même les vêtements) pas vraiment envie de perdre du temps à réfléchir aux tenues que nous allons mettre.
    La sensation que rien n’a changé quasiment est présente très rapidement, la morosité ambiante aussi. Le temps gris de région parisienne a été très vite présent et finalement ce n’est pas ce qui a semblé peser le plus. Par contre, un manque de décalage, de dynamisme, d’envie, notamment en période électorale.
    L’envie de repartir, oui plus que jamais. La sensation que tout est cher en France, très cher. Dilemme du rachat d’une voiture lorsqu’on rentre à sec. Visite des concessionnaire, voir 4 billets TDM lorsqu’on regarde une voiture.
    Des enfants qui retourne sous influence de leurs copains et reviennent avec des gros mots, des formules type : « C’est trop la honte ! » à l’opposé de ce que nous avons vécu pendant un an. Mais ils veulent repartir, seulement s’ils peuvent emmener les copains.
    Reprendre le boulot c’est préférer le moment des transports en commun pendant la journée; ce laisser porter par le RER et lui demandé pendant quelques minutes de vous faire voyager.
    Un peu moins de 2 mois après le retour, on sent qu’il va falloir encore du temps pour s’acclimater, pour supporter de vivre les fenêtres fermées dans des pièces qui semble manquer d’air (tout ça parce qu’on a vécu dehors pendant un an). On sent qu’il va encore se passer beaucoup de choses en notre for intérieur. On sent que nous sommes encore en décalage. On sent que nous n’avons plus les mêmes références lorsque nous discutons avec les gens. On a déjà envie de revoir les voyageurs rentrés. Mais on ne sait toujours pas quoi répondre lorsqu’on nous dit : « Ah vous êtes rentrés ! C’était bien ? »
    Voilà une réponse brouillon. Promis Sylvie, nous te ferons un retour régulier. Peut être que ca va s’arranger, comme pour tout le monde 😉

  9. Tara

    C’est vrai que récupérer du confort, ça fait pas de mal ! Genre, j’étais en manque de Coca la-bas ! (y’en avait hein, ms la personne avec qui je voyageais buvait que de l’eau alors je suivais)
    Moi, je suis dans la phase 2; et je me dis aussi que ça doit être lassant pour les gens d’entendre parler de l’Islande par ci, l’Islande par là… mais merde; c’était un grand rêve je peux bien le prolonger un peu non ? 🙂

  10. Sylvie

    Ça rejoint ton expérience…

  11. Ragnagna

    J’ai toujours passé mes vacances depuis mon enfance au même endroit. Mes 10 jours en Chine avec mon compagnon ont été une totale découverte et aujourd’hui, un mois seulement après le retour, j’ai l’impression d’avoir rêver.
    Les premiers jours ont même été très dur, je supportais mal de rester assise une journée et de ne plus crapahuter à l’autre bout du monde avec mon compagnon… Par contre ce que j’ai été contente de retrouver mon petit chat et ma cuisine (j’aime rien en bouffe c’est plus fort que moi).
    Il reste les souvenirs qui se sont ajoutés sur mes étagères, de nouvelles photos sur mon écran de veille, mais au final j’ai l’impression d’avoir tout imaginer tellement rien n’a changé, routine du boulot, fatigue, transport, etc.
    Et depuis que je suis rentrée, j’ai qu’une hâte repartir mais pas sur que le Chti soit d’accord pour repayer un voyage ><

    PS: et je me dis heureusement que j'ai pas fait le TDM, cela doit être 10 fois pire l’atterrissage !

  12. Sylvie

    La Chine est un tel choc culturel ! C’est un très beau voyage. Il faut du temps pour revenir dans son quotidien !

  13. Laurent

    Et la 4e phase, on finit par créer un blog. Évidemment, ça, c’est pour ceux qui n’ont généralement plus 20 ans et ont commencé à voyager quand les blogs n’existaient pas.

  14. Lucas Duplan Clinkle

    It’s definitely tedious for our friends, our colleagues, our family. They are happy to know that you chose that country, disliked some other … but they have their lives, their concerns and will not listen to us or ask us for weeks.

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